«Le marché européen reste essentiel»

3 minutes read
Parmigiani, propriété de la famille Sandoz, part à l'attaque des cinq continents et étoffe sa direction.


Tribune de Genève - 19 novembre 2011

Katarzyna Gornik



Les préparatifs pour le Salon international de la haute horlogerie occupent déjà les principales marques suisses. Y compris Parmigiani, petite dernière du secteur, née en 1996 grâce à l'appui de la Fondation de famille Sandoz. Depuis octobre, la marque de luxe compte un nouveau membre au comité de direction: Philippe de Korodi. L'ancien directeur général de Caran d'Ache a rejoint l'entreprise en tant que directeur opérationnel. Il pilotera aux côtés de Michel Parmigiani, fondateur et président du Conseil d'administration, et de Jean-Marc Jacot, directeur général. Ce dernier fait le point sur la situation de la jeune marque.

Parmigiani_331555_0



Katarzyna Gornik: Quelle sera la mission de M. de Korodi?
Jean-Marc Jacot: Une société a des cycles et doit s'adapter à une situation évolutive. Aujourd'hui, nous avons besoin de forces pour être encore plus proche de notre réseau de distribution, et surtout mieux contrôler l'évolution de notre société qui est appelée à se développer de façon importante dans les 4 à 5 ans. Nous avons dû créer des filiales et réorganiser notre réseau de distribution.

La distribution est donc cruciale?
La distribution est le «sang» d'une société; tous les succès passent par là. Comme les groupes ont centralisé leurs marques, les distributeurs indépendants sont en train de disparaître. Pour une marque comme la nôtre, par exemple, on ne trouve presque plus de distributeurs en Allemagne. Nous sommes donc en train de créer des filiales. Une en Allemagne, une à Hong Kong pour l'Asie, ainsi qu'à Miami pour l'Amérique du Nord et du Sud, en Italie, en Russie. On est en train de penser à la France et à l'Angleterre, et peut-être à terme au Brésil: dans chacun des pays déterminants pour la propagation de la marque dans les pays voisins. On est obligé d'être fort presque partout, dans tous les pays.

Y compris en Suisse?
Bien sûr! Prenez l'exemple du Chinois. Il achète une montre en Chine; mais il voyage aussi. Il va à Paris, à Rome, à Zurich et ailleurs. S'il ne voit pas votre marque, il est très déçu et se dit qu'elle n'est pas bonne. Il veut une marque qu'on voit partout. Les touristes forment la plus grande partie des clients suisses. Il faut donc être présent dans certaines villes incontournables. Munich, Berlin et Hambourg, en Allemagne, Zurich et Genève en Suisse, etc. Dans le haut de gamme, la concurrence se fait à l'international.

Justement, la Chine est-elle votre principale zone de développement?
Bien sûr que l'Asie est importante! C'est là que ça se passe en ce moment. Mais nous considérons que le marché européen reste essentiel. Nous devons être fort ici, mais aussi dans les Amériques, du Nord mais aussi latine, qui va se développer fortement prochainement. Nous essayons de répartir équitablement notre développement dans ces trois zones-là.

_________________________________________________



Les chiffres-clés


Création
La Fondation de famille Sandoz décide en 1996 d'aider Michel Parmigiani dans la création de sa marque et devient actionnaire majoritaire.

Emplois
De 60 il y a dix ans, les collaborateurs sont passés à 500, répartis entre la marque et le pôle industriel MHF (les Manufactures horlogères de la Fondation).

Production

5'000 montres chaque année.

Prix
Le prix moyen oscille autour de 60'000 francs. Le prix plancher est de 10'000 francs. Les pièces exceptionnelles peuvent atteindre 2,5 millions de francs.

Implantation géographique
Parmigiani Fleurier est présente dans 70 pays et a ouvert huit ateliers-boutiques entre 2010 et 2011, notamment à Dubaï, Istanbul, Moscou, Singapour, Pékin et Shanghai.

Mouvements
Insistant sur son organisation verticale, qui est une garantie de son indépendance, la manufacture a entièrement créé quinze mouvements de A à Z.

 

Parmigiani_331555_1

 

Marque
Parmigiani