Le nouvel horloger de Ferrari

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Le Cabestan winch tourbillon vertical se décline pour devenir la montre officielle de la Scuderia. Pour la première fois, le constructeur automobile fait le pari d'une petite marque indépendante.

WORLDTEMPUS – 6 mai 2010

Louis Nardin

Après la rupture de l'alliance avec Panerai, les rumeurs circulaient à vive allure pour savoir qui allait devenir le nouveau partenaire horloger de Ferrari. La nouvelle est tombée il y a peu sur le site Businessmontres et vient d'être confirmée, c'est Cabestan qui associera sa micromécanique aux rouages de la Scuderia.

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Les relations de Ferrari avec ses partenaires horlogers ont toujours été teintées du rouge de la passion. Et c'est avec cette même énergie que s'est nouée la relation entre le constructeur et Cabestan après une première rencontre au Grand prix de Formule 1 de Monaco en 2009 autour de la montre de Jean-François Ruchonnet, fondateur de Cabestan et actuel directeur créatif, et le directeur des ventes de Ferrari qui avait au passage repéré l'intrigante mécanique. «La finalisation de l'accord a pris du temps, raconte Jean-François Ruchonnet, mais j'en ai rarement vu de plus simple. Plusieurs autres marques étaient en compétition mais notre approche, d'abord axée sur l'envie et le plaisir d'inventer l'équivalence horlogère d'une Ferrari, a su faire la différence.»Cabestan_328202_1
Disponible dès la fin de l'année, la Scuderia Ferrari one by Cabestan s'échangera contre environ 300'000 euros aux seuls propriétaires de bolides italiens. Une vingtaine de modèles devraient voir le jour annuellement. D'un point de vue commercial, l'entente repose sur une clé de répartition incluant le versement de royalties et l'accord n'a pas de limite temporelle.

Atypique - un mythe automobile s'associant avec un new player horloger de petite taille -, cette entente dépasse le cadre d'un nom apposé sur un cadran pour une liaison plus intime entre ses protagonistes. Dans l'esprit, elle se rapprocherait donc d'une stratégie comme celle développée par Breitling avec ses collections Breitling for Bentley et dont la marque a déjà pu se rendre compte des bienfaits. De par la structure et la culture d'entreprise des deux sociétés, l'association entre Ferrari et Cabestan devrait se caractériser par une rapidité de décision et d'action augmentée, tout du moins du côté de l'horloger. Un élément important au vu du public ciblé et des exigences induites en termes de services tout du moins.

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Le cheval cabré trônera donc en bonne place sur le Cabestan winch tourbillon vertical, le modèle unique de la marque qui se distingue, entre autres, par ses jeux de rouages positionnés verticalement, sa boîte rectangulaire et un large verre saphir. La version spéciale, dont deux déclinaisons existent déjà sur le papier, combinera un maximum d'allusions à l'univers Ferrari. «La direction italienne souhaitait une montre qui soit immédiatement identifiable, comme c'est le cas avec ses voitures, raconte Jean-François Ruchonnet. Ainsi, j'ai travaillé en collaboration directe avec Flavio Manzoni qui dirige l'équipe du design de Ferrari pour intégrer un maximum de détails symboliques et forts. De fait, nous sommes partis d'une montre que nous avons complètement recarrossée.» Voilà donc pourquoi les ergots placés sur les côtés ressemblent à des crochets d'écrous servant à fixer les roues ou que les chiffres des tambours d'affichage reprennent la même police que les panneaux d'affichage.
En outre, et pour fusionner encore plus l'âme des deux maisons, Ferrari fournira les alliages spéciaux de titane ou de magnésium nécessaires. Elle fabriquera par ailleurs elle-même le bloc en carbone composite central. «Néanmoins, et pour répondre aux exigences du Swiss Made aussi, la grande majorité des composants doit être réalisée en Suisse.»

 

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Flavio Manzoni, directeur du bureau de design de Ferrari, en plein travail avec Jean-François Ruchonnet, fondateur et directeur créatif de Cabestan. © Cabestan