une histoire qui commence en 1718...

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Lancement de la campagne de teasing autour de Favre-Leuba, une des plus anciennes marques horlogères suisses, mais aussi une des nouvelles références les plus attendues cette année.

FAVRE-LEUBA : une histoire qui commence en 1718...

Pour commencer, un peu d'histoire :

L'EPOPEE FAVRE-LEUBA EN TROIS SIECLES D'HISTOIRE

MDCCXVIII: mil sept cent dix huit, l'année des premiers débuts de laprestigieuse marque horlogère Favre-Leuba. L'histoire d'une découverte devenue passion, d'un talent devenu profession, illustrée par d'inestimables archives contant le parcours pluriséculaire de cette marque helvétique.

Favre-Leuba, scribes du temps depuis 1718

XVIIIe siècle, siècle des Lumières. L'Europe fourmille de chercheurs, d'inventeurs, de créateurs et de penseurs qui transformentavec génie leur audace en couronnements. Musiciens, artistes, philosophes et scientifiques laissent à leur temps les traces de leur courage, de leurs passions et de leurs remarquables talents.
Parmi eux, Abraham Favre, père de l'actuelle manufacture Favre-Leuba, décide de faire tourner vis et aiguilles pour concevoir ses premiers garde-temps. Ainsi, niché à La Chaux-de-Fonds dans le Jura neuchâtelois, cet ancien d'Eglise s'initie dès l'an 1718 à la complexité de l'art horloger, sous l'oeil avisé du Sieur Gagnebin, maître expérimenté.D'habiles négociations semblent avoir été à l'origine de leur collaboration, comme en témoigne un accord notarié, daté du vingt-neuf mars 1718. En effet, en échange du savoir apporté par le Sieur Gagnebin :
«Sieur Favre s'engage de fournir au Sieur Gagnebin un logement dans sa maison de La Chaux-de-Fonds en le laissant jouir d'une chambre garnie de meubles nécessaires comme d'un lit bien et honnêtement revêtu, de chaises et d'une table, avec une nappe et des serviettes, ainsi que des meubles de table et de cuisine, le tout selon les besoins et au gré du Sieur Gagnebin. Il lui fera aussi blanchir les linges, lui fera la cuisine et son pain, balaiera et accommodera sa chambre, lui fera faire son lit, nettoiera et engraissera ses souliers, lui fournira le bois pour s'échauffer, de même que la soupe et la chandelle. Pour cette dernière, les parties se sont fixées à quatre livres par an. En échange, Gagnebin s'est proposé de faire faire au Sieur Favre un joli cabinet pour l'été où ils pourront par ensemble travailler l'art horloger.»Favre-Leuba_321158_0La science horlogère en échange d'une chambre meublée, de souliers cirés et de bois pour faire chauffer la soupe; voici donc le pacte qui donna naissance à l'une des marques les plus prestigieuses de l'horlogerie suisse.
Passionné puis spécialiste, Sieur Abraham Favre fait de l'horlogerie son métier. En effet, sa profession est rapidement reconnue et officiellement enregistrée le «treizième Mars mil sept cent trente sept» au Locle. Dans un document d'archive précieusement conservé, Me Abraham Sandoz-Genton confirme ainsi que «Sieur Abram Favre, fils du Sieur Abram Favre, Ancien d'Eglise et Juge de Renfort de La Chaux-de-Fonds» est officiellement déclaré «horloger».1737, an de grâce, qui apporte à cet artisan ingénieux la première grande consécration d'une vie vouée à la passion de l'art horloger: l'enregistrement officiel de sa manufacture, et donc la fondation d'une des premières maisons horlogères suisses. Grâce à son esprit pionnier et son travail acharné, sa petite entreprise se développe, toujours plus forte, de père en fils, huit générations durant.Marque pluriséculaire au parcours impressionnant, Favre-Leuba ne finit pas d'étonner.
Premier Favre horloger mentionné dans les actes notariés de 1718, une manufacture officiellement enregistrée en 1737, une promotion au statut de «Maître horloger du Locle» attestée en 1751, une étroite collaboration avec Jacques-Frédéric Houriet, le père de la chronométrie suisse, jusqu'à la fin du 18e, une descendance de huit générations d'horlogers: Favre-Leuba partage avec d'autres marques de renommée le privilège d'un long passé. Et l'on dit même d'ailleurs que l'écrivain et philosophe Jean-Jacques Rousseau était peut-être l'un des heureux détenteurs d'un garde-temps signé Favre.Favre-Leuba_321158_1Cette légende, vraisemblable mais jamais confirmée, accompagne effectivement l'histoire de la Maison. En 1765 et dix jours durant, Jean-Jacques Rousseau, en voyage pour l'Angleterre, séjourne chez son ami médecin Abraham Gagnebin, proche parent d'Abraham Favre et de son fils du même nom. Entre balades et autres études botaniques dans les vallons verdoyants des montagnes neuchâteloises, on se plaît à imaginer leurs échanges sur l'art horloger, expression du rapport à la fois énigmatique et familier de l'homme au temps. Aussi, né en 1712 d'une famille d'horlogers, Rousseau a certainement été intrigué par les prouesses artisanales d'Abraham Favre, d'Abraham Favre fils et de son beau-frère Jacques-Frédéric Houriet. Un témoin de leur art et de leur savoir peut aujourd'hui encore être admiré au Musée International de l'Horlogerie à La Chaux-de-Fonds:Favre-Leuba_321158_2L'élégante inscription «A. Favre fils au Locle» minutieusement gravée dans l'acier appartient à cette magnifique montre-gousset, créée au 18e siècle. Tant le cadran et les aiguilles que le coq à l'anglaise et le quadrillé du coq confirment en effet l'ancienneté de ce garde-temps. De style Louis XVI, ils trahissent son âge vénérable: construit entre 1780 et 1790, il a désormais plus de 200 ans.Le charme d'un tel joyau invite à oublier que la fin du 18e siècle fut rude et difficile au vu du contexte historique. Triomphante à Paris, la Révolution française de 1789 divise rapidement les populations, jusque dans les montagnes neuchâteloises. Au Locle
comme à La Chaux-de-Fonds, des agitateurs révolutionnaires se frottent aux idées des contre-révolutionnaires. En dépit des troubles politiques et de la crise économique, la vie continue. En 1795, une lettre de Jacques-Frédéric Houriet atteste qu'il collabore toujours, en toute confiance et avec entière satisfaction, avec Abraham Favre fils, dont il décrit le travail comme empli de «tous ses soins» et de «tout son talent». Favre démontre ainsi sa valeur et sa maîtrise, des qualités qui se transmettront de génération en génération.Les Favre ne restent cependant pas les seuls acteurs de cette histoire. Au début du XIXe siècle, les Leuba rejoignent les Favre pour bâtir ensemble cette entreprise qui deviendra la leur. Ensemble, ils associent compétences commerciales et artisanales pour faire fleurir, en Suisse comme à l'étranger, cette marque qui aura laissé ses traces aux quatre coins du monde. Car si le commerce de l'horlogerie exigeait le souci de qualité et de précision, il demandait aussi depuis toujours un sens aigu des affaires.
Du Locle à Valparaiso, en passant par Moscou, New York, Beyrouth, Bahrein ou Singapour: noms aux consonances exotiques, ils laissent imaginer des périples audacieux, des visites enrichissantes, des impressions survivant au temps. Comme souvenirs de cette conquête des marchés lointains : un passeport de Fritz Favre signé en 1863 à Saint-Pétersbourg sous les ordres de Sa Majesté Impériale Alexandre II Tsar de toutes les Russies, des timbres estampillés à Londres ou à Panama, des médailles de l'Exposition Universelle de Paris en 1855, une lettre partie chez Fritz Favre au Chili, des récits de voyages de Bombay ou Calcutta...
Aucune contrée ne semblait trop éloignée pour faire de cette entreprise familiale une marque internationale. Le papier d'entreprise daté de la fin du 19e, reproduit ci-dessous, en témoigne.Favre-Leuba_321158_3Sans redouter les risques des traversées hasardeuses en carrosse, en train, en steamer ou en avion, les Favre et les Leuba ont donc fait commerce avec des régions fort lointaines pour leur époque, expression de leur dynamisme, de leur optimisme à toute épreuve et de l'intensité de leurs activités.Fière aujourd'hui de ses quelque 300 ans d'histoire, la Maison Favre-Leuba rend hommage au génie et au dévouement de ses fondateurs, en portant à sa plénitude un savoir-faire ancestral sublimé d'une créativité constamment en éveil. En témoigne son actuelle collection Mercury, qui par son nom réunit symboliquement le passé et le présent, comme pour suggérer que le temps n'a pas su altérer l'essence de cette marque d'exception. Collection aussi puissante qu'impressionnante, elle évoque l'éclipse de Mercure par Vénus, inscrite pour la première fois en 1737, également année de fondation de la Maison.
Evénement d'une splendeur rare, qui ne se reproduira pas avant l'an 2133, cette éclipse invite à célébrer cette marque destinée à prospérer pendant bien des siècles encore.A suivre...SOURCE : Favre-Leuba