Il crée ses montres d'un coup de foudre

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Appel à la foudre - ArtyA
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Le Genevois sera présent à la Geneva Time Exhibition qui aura lieu du 16 au 21 janvier au CICG.


Tribune de Genève - 13 janvier 2011

Jean-Daniel Sallin



La profession l'a tout de suite affublé d'un surnom honorifique: pour ses collègues, Yvan Arpa est un peu le Simon Templar de l'horlogerie – en référence au héros de Leslie Charteris! A y regarder de plus près, il y a chez lui plutôt quelque chose du professeur Tournesol ou de Géo Trouvetou. Le Genevois n'a-t-il pas eu l'idée folle de passer ses cadrans à l'épreuve de la foudre? «J'avais une moto, une Ducati, avec un pot d'échappement magnifique et j'ai cherché à reproduire ce bleu si particulier sur mes montres», explique-t-il. «J'ai tout de suite pensé à un feu noble.»

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Yvan Arpa a vite laissé tomber la flamme olympique et les rayons du soleil. Restait la foudre… Impossible pourtant de savoir quand et où elle tombera. «Un professeur fou m'avait affirmé qu'on pouvait le prévoir avec une marge d'erreur de 800 m», se rappelle-t-il. Trop aléatoire! Le Genevois confie alors ses cadrans à une équipe d'apprentis sorciers aux Etats-Unis qui crée la foudre avec une bobine de Tesla et une cage de Faraday. «J'ai présenté mes premières pièces l'an dernier au Geneva Time Exhibition et nous avons vendu toute notre production», se réjouit-il encore.

Yvan Arpa reste un designer qui détonne dans le monde horloger. Il aime délirer. Créer des pièces improbables et uniques. Avec des araignées ou des ailes de papillon. Avec des bracelets en peau de crapaud. «J'en suis le plus gros importateur en Europe», sourit-il. «Et en totale conformité avec la loi… L'an dernier à Bâle, la police a débarqué sur mon stand pour voir ce qu'il en était. Elle n'a rien trouvé à me reprocher!» Le Genevois ne craint pas de bousculer les convenances. De défier les codes de la profession. «Mais, pour bien détourner les fondamentaux, il faut les connaître sur le bout des doigts», dit celui qui a d'abord travaillé pour le groupe Richemont. Avant de reprendre les destinées de Romain Jérôme en main. C'est là que son imagination débordante a trouvé ses premières raisons de s'éclater!

«Afin de relancer une marque qui périclitait, j'ai eu l'idée de mettre l'histoire avec un grand H au poignet», raconte Yvan Arpa. «J'avais listé une trentaine d'événements historiques et j'ai fini par retenir le naufrage du Titanic.» Le Genevois crée des montres avec des fragments authentiques de la coque du navire. Il a récidivé avec la Moon Dust – fabriquée avec de la véritable poussière de lune. Ce qui lui valut quelques problèmes avec le FBI. Enquête minutieuse à la clé. «Pendant plusieurs mois, je n'ai pas pu aller aux Etats-Unis», ajoute-t-il.

Depuis un an, Yvan Arpa a créé la société ArtyA. Avec cette conviction profonde: la montre ne sert plus seulement à donner l'heure. «C'est devenu un signe d'appartenance! On porte une Rolex pour signaler sa réussite personnelle, une TAG Heuer parce qu'on est sportif et une Black Belt (ndlr: une de ses créations) parce qu'on est ceinture noire.» Sa collection Coup de foudre , elle, s'apparente plus à une performance d'art contemporain. Elle a ses aficionados. Et ses détracteurs. «Mais, au moins, ça simplifie mes relations avec les autres!» Et à voir son regard qui brille, le Genevois a encore pas mal de délires à partager…

Geneva Time Exhibition du 16 au 21 janvier au Centre international de conférences (CICG). Internet: www.geneva-time-exhibition.ch

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