Kristian Haagen: Retour donc à Bâle. Pourquoi avoir quitté le SIHH pour BaselWorld ?
Michele Sofisti : « Il y a plusieurs raisons mais permettez-moi de dire que le SIHH a été très important pour le développement de Girard-Perregaux au cours de ces dernières années. Cela dit, Sowind travaille en profondeur à la définition de nouvelles stratégie pour les marques Girard-Perregaux et JeanRichard, avec pour cette dernière, un nouveau positionnement prix. De surcroît, Gucci Montres et Boucheron (NDLR : qui font également partie du groupe PPR) sont présentes à Bâle. »
Girard-Perregaux a pris de l’importance, en particulier sur Internet. La promotion est-elle plus intéressante en ligne que hors ligne (presse papier) pour l’horlogerie de luxe ?
« Cela dépend des marques et chacune a sa propre approche en fonction de ses besoins. Nous qui travaillons à projeter une marque qui a 220 ans d’existence dans l’avenir, nous ne pouvons pas nous passer d’une forte présence sur le Web. C’est un outil parfait pour communiquer rapidement et de manière interactive. Nous avons créé des blogs et donné aux collectionneurs et aux passionnés la possibilité de nous joindre et de discuter avec nous. Nous donnons de la visibilité à nos produits ainsi qu’à notre personnel, en particulier aux jeunes horlogers. Je suis persuadé que c’est un véritable atout que d’être très présent sur le Web et de communiquer en ligne. »
Quelle est la production annuelle de Girard-Perregaux et escomptez-vous une progression pour les deux ou trois prochaines années ?
« Nous produisons quelques milliers de montres mais nous sommes prêts et équipés pour augmenter notre capacité. C’est une des raisons pour lesquelles nous avons fait évoluer la structure de notre collection. En opérant des changements comme plus de clarté et de simplicité, des lancements de produits à un rythme soutenu, des présentations plus compréhensibles chez les détaillants et une production facilitée, nous avons sensiblement augmenté notre capacité de production dès l’an dernier. Nous espérons également que les nouveaux produits rencontreront le succès et généreront de la croissance. »
Quel était le principal marché il y a dix ans et quel est-il aujourd’hui ?
« Il y a dix ans, l’Europe était dominante alors qu’aujourd’hui l’Asie avec, naturellement, la Chine a pris le dessus. Nous, comme beaucoup d’autres, sommes forts quand le marché bénéficie d’une bonne santé économique. »
Que représentent les nouveautés Girard-Perregaux de l’année en termes de taille, fonctions/complications et genre ?
« Nous avons fourni de grands efforts durant les seize derniers mois. Au résultat, nous lançons deux nouvelles familles de produits, la Hawk et la Traveller. La première comprend un chronographe et un modèle de plongée, la Traveller se décline en version grande date avec phase de lune et en version heure universelle. Concernant les lignes existantes, nous avons de nouveaux produits Girard-Perregaux 1966 et Vintage 1945 ainsi qu’une nouvelle boîte Cat’s Eye en acier. Nous avons fortement développé le haut de gamme avec des grandes complications et, enfin, nous présentons une montre révolutionnaire à échappement Constant. Nous avons beaucoup fait pour repositionner la marque et avoir une offre plus moderne. »
Comment se répartissent les ventes entre hommes et femmes ?
« Nous sommes encore une marque essentiellement masculine mais nous augmentons nos propositions à l’attention des femmes qui nous plébiscitent. »
Quels sont vos modèles préférés, dans la gamme vintage et dans la gamme contemporaine ?
« Je porte régulièrement une ww.tc, car j’aime son design et ses fonctions utiles ; et lorsque je fais du sport, une Sea Hawk. Cependant, je me réjouis de porter les dernières pièces créées dès qu’elles seront disponibles. »
Quelle fonction (hormis l’affichage de l’heure) appréciez-vous le plus dans une montre mécanique ?
« Un double fuseau est une fonction très utile, particulièrement appréciable quand on voyage beaucoup. Dans le haut de gamme, j’aime la mécanique du tourbillon. Notre tourbillon à ponts d’or est extrêmement bien conçu et son histoire est fascinante. J’aime aussi la répétition minute parce que c’est une expression pure de la mécanique horlogère et des origines de la montre bracelet. »
