Certaines associations de mots s’imposent d’elles-mêmes. Audemars Piguet ? Le Brassus, manufacture indépendante et familiale, Royal Oak, complications et innovation. Mais ce serait bâcler l’ouvrage que de s’arrêter à cette liste. Car Audemars Piguet travaille autant sur la forme que sur le fond. Les fins connaisseurs ont noté son spectaculaire renouveau depuis une quinzaine d’années, et c’est notamment grâce à d’importants développements sur la céramique, les alliages d’or, à des procédés comme l’électroformage ou le frosted gold, sans même évoquer un travail esthétique permanent ayant donné naissance à des boîtes aussi variées que les Royal Oak Concept ou, plus récemment, la Code 11.59 by Audemars Piguet.
Dernièrement, trois réalisations sont venues appuyer ces différents piliers de la R&D d’Audemars Piguet. Pour les alliages, le sand gold. Pour les formes, la Royal Oak Mini. La [RE]Master02, elle, fusionne ces deux dimensions au profit d’une pièce asymétrique exécutée en sand gold.

Les difficultés d’un nouvel alliage
Développer un nouvel alliage n’est jamais chose aisée. En raison de leur composition (75% d’or, 25% d’autres métaux), les alliages d’or 18 carats sont plus pérennes que l’or pur car l’ajout de métaux différents les rendent plus durs et résistants à la déformation. Mais ajoutez un peu trop de cuivre et il devient sensible à l’humidité. Un peu trop d’argent, et il peut s’oxyder.
Les quatre ors présents sur le marché (jaune, rouge, rose, gris) couvrent déjà une large palette de tons qu’il faut pouvoir compléter habilement, sans compter qu’il faudra développer un ton galvanique équivalent pour l’habillage mouvement. Qui plus est, tout nouvel alliage impacte significativement les fonderies. Enfin, chacun d’entre eux réagit différemment aux procédés de finitions sur lesquels Audemars Piguet ne fait aucun compromis. C’est, au final, un parcours du combattant qui concerne la manufacture et ses partenaires à 360°.

Sand gold, le cinquième élément
Le sand gold conçu par Audemars Piguet contient du palladium et du cuivre pour un effet chaleureux. Les proportions resteront une recette jalousement gardée. Oscillant entre or gris et rose, il offre une subtile variation de couleur au gré de la lumière. En outre, il fait preuve d’une résistance à la décoloration qui le rend pérenne.
Introduit sur la Royal Oak Tourbillon Volant Squelette Automatique de 41 mm, il est complété par une nuance sand gold obtenue par traitement galvanique pour embellir le réhaut ainsi que les ponts et la platine squelettés du Calibre 2972, visibles de part et d’autre de la montre.

Cet article est un extrait du nouveau magazine GMT XXL World, qui sortira lors des Geneva Watch Days le 29 août. Vous pouvez précommander votre exemplaire ici.
