Évidemment, des goûts et des couleurs, on ne dispute pas. Mais tout de même : la FB3 « Only Watch » que Ferdinand Berthoud offre à la vente aux enchères caritative éponyme risque de rallier tous les suffrages.
Elle n’est pas rare, elle est unique. Elle seule célébrera le 270e anniversaire du titre de Maître Horloger attribué à Ferdinand Berthoud. C’est la seule FB3 jamais réalisée en bronze. Sa patine a requis plusieurs mois de développement. Son mouvement à spiral cylindrique est le seul au monde à être certifié Chronomètre. Et pour combler le tout : pour tout collectionneur qui souhaite s’offrir une FB3, ce sera elle...ou rien. Du moins, rien dans l’immédiat, puisque les listes d’attente s’étirent sur plusieurs années.
Filiation maritime
Cette FB3 Only Watch est à la croisée de plusieurs chemins. Certains se souviennent avec émotion des cinq pièces uniques que la Chronométrie Ferdinand Berthoud avait dévoilées en 2019. Leur boîte bronze avait été patinée comme si elles venaient d’être remontées du fond de l’océan, de là où sombra l’Astrolabe, navire d’expédition de La Pérouse embarquant à son bord des chronomètres signés Berthoud, en juin 1788. Un succès immédiat, les cinq pièces étant vendues en quelques heures. Il s’agissait à l’époque d’un modèle FB1. La FB2 inaugurait ensuite un nouveau format de boîte (rond). La FB3, un nouveau calibre (spiral cylindrique).
La FB3 « Only Watch » s’autorise à son tour une boîte en bronze patiné, comme son aînée de 2019. C’est la première FB3 de ce type, d’ailleurs la première boîte ronde jamais réalisée en bronze par l’atelier. Il a fallu plusieurs mois de tests, d’itérations, afin de trouver la bonne teinte, les nuances voulues, et de pouvoir les stabiliser avant d’y appliquer la finition désirée. La couleur est inédite. Plus chaude, légèrement plus brune que les itérations passées.
Mouvement d’exception
Au sein de la FB 3 « Only Watch » bat le seul calibre au monde à spiral cylindrique certifié Chronomètre, en hommage aux Chronomètres de Marine de Ferdinand Berthoud. Placés à 9 heures, les trois organes principaux de l’échappement, le balancier, l’ancre et la roue d'ancre, sont individualisés, distincts et saillants. On peut voir battre le spiral cylindrique tout au long des trois jours de réserve de marche, y compris à travers un large hublot aménagé dans la carrure du boîtier à 9 heures. Les quatre aiguilles assurent une parfaite lisibilité, même si l’on aurait préféré que celle des heures, à l’image des trois autres, affiche un profil plus plein, moins ajouré, pour accroître sa présence comme sa lisibilité.
Ce mouvement n’est pas démonstratif, mais expressif. La nuance traduit la volonté de créer une pièce pour collectionneur averti, sans basculer vers un objet ostentatoire. La boîte de 42 mm participe de cette discrétion. La patine du bronze, le sobre bracelet vert-de-gris renforcent cette sobriété.
Dans le même temps, ce subtil habillage offre au mouvement de s’élever avec plus de conviction et d’intensité. Le mariage des tons bruns et dorés permet à chaque ensemble d’affirmer sa propre personnalité, sans déborder sur l’autre. Le jeu des finitions manuelles ressort avec force, en particulier les chanfreins polis. Un sans-faute.
