On connaissait l'acier 316L, l'acier 904L, il y a maintenant l'acier 222. Il ne s'agit pas d'un alliage nouveau, mais plutôt d'une alliance. Celle de la Vacheron Constantin Historiques 222 et d'une boîte et d'un bracelet en métal non précieux. De l'exclusivité extrême que représentait la première série de ce modèle, intégralement en or jaune, et de la recherche d'un niveau de prix plus accessible. De la géométrie toute particulière de cette pièce vintage et de la teinte grise et matte de l'acier.
Pour ceux qui n'avaient pas suivi, en 2022, Vacheron Constantin avait redessiné un de ses modèles des années 1970, qui était apparu dans sa collection Historiques. C'était la plus jeune et la plus atypique des pièces à faire son entrée dans cette ligne. Le design original de 1977, que l'on devait à Jorg Hysek, avait été revu, à coups de détails, qui en avaient préservé l'essentiel : l’architecture boite/bracelet intégrés, la lunette crantée mais immobile, le logo de la marque repris dans un petit médaillon sur les cornes, et la forme de losange du maillon central du bracelet en chute.
Par ailleurs, la 222 d'origine était très fine. La nouvelle l'est aussi, sans que cela soit un argument central...sur le papier. Car au poignet, ses 37 mm de diamètre et 7,95 d'épaisseur ont fait des merveilles, surtout pour les amateurs de vintage, très portés sur les petites tailles.
Le lancement de la 222 en acier est le premier d'une longue série, impatiemment attendue de la part de Vacheron. Cette année est en effet le 270e anniversaire de la fondation de la marque. Le chiffre est rond, pas aussi fort qu'un multiple de 50, mais la vénérable institution a décidé d'en faire un moment fort de son histoire. La décision de lancer cette pièce à cette occasion en acier, plutôt que dans un autre métal, mérite un éclairage.
La 222 a été lancée dans un esprit très haut de gamme. Après tout, pour une marque aussi classique et discrète que Vacheron Constantin, une pièce aux bracelet, boîte, cadran et aiguilles tous constitués d'or jaune avait de quoi surprendre. Dans le contexte d'alors, euphorique, très en attente de pièces ostensiblement haut de gamme, l'alignement des planètes était idéal. La 222 a été l'objet d'un engouement incroyable, qui s'est retrouvé largement insatisfait.
Trois ans plus tard, deux options se présentaient à la marque. Option un, pousser le curseur encore plus loin. Cela aurait consisté en une série en un autre métal précieux, toujours très inaccessible. Option deux, le fan service. La marque a choisi de donner aux amateurs ce qu'ils voulaient : une 222 plus légère, plus facile à porter, dans une teinte plus sombre, avec la couleur de cadran la plus demandée, le bleu, et aussi, plus abordable...si l'on peut parler ainsi d'une pièce facturée CHF 32'000.-. Mais il s'agit ici de Vacheron Constantin et il était difficile d'imaginer mieux, ou moins. Jusqu'à ce que la marque dévoile, un jour peut-être, une 222 en platine, un métal précieux dont elle s'est fait une spécialité, qui fait régulièrement l'objet de séries spéciales et qui fera perdre la tête aux collectionneurs.
