« Nous voulions faire quelque chose avec un bracelet soudé, et la Contodat ne vient qu'avec un bracelet, il n'y a pas d'alternative en cuir », a déclaré Mario Peserico, Directeur Général d'Eberhard & Co. depuis 2010. La nouvelle collection, actuellement composée de deux modèles, un chronographe et une 3 aiguilles, sont tous deux inspirés d'une montre des années 1970 du catalogue de la marque. Mais pour M. Peserico, ce n'est pas simplement une autre montre inspirée des années 70 avec un bracelet intégré et un cadran bleu dans un océan de ce type. Pour lui, la montre de 39 millimètres est un « énoncé philosophique ».
« Il y a beaucoup d'appréciation du design vintage des années 1970 en ce moment. Pas seulement dans les montres, mais aussi dans l'hi-fi, les voitures, dans de nombreux secteurs différents. Et maintenant est un bon moment pour revisiter les années 1970, une période où les radios étaient différentes, les voitures étaient différentes, et même les montres étaient remarquablement différentes », a-t-il déclaré. « Pourquoi ? Parce que nous voyons que de plus en plus de nos collectionneurs sont jeunes. Maintenant, beaucoup de nos clients ont autour de 40 ans, et ils n'ont jamais vu cette époque en personne telle qu'elle s'est déroulée. Ils n'ont pas touché et ressenti ces montres et objets quand ils sont arrivés, et maintenant le moment est venu de leur donner ce sentiment des années 1970. »
Mais pour M. Peserico, il y a une raison encore plus importante pour laquelle la Contodat est un modèle important. « Bien sûr, nous nous sommes adaptés et avons également fait des montres à quartz dans les années 70 et 80 -- mais nous n'avons jamais arrêté de fabriquer des montres mécaniques ! Pour moi, c'est un aspect philosophique de la marque -- le fait que nous ayons toujours été là ; nous n'avons jamais cessé de fabriquer des montres mécaniques, même pendant la période la plus difficile -- une période où la plupart des marques ont disparu ou ont complètement abandonné l'horlogerie mécanique. Pour moi, c'est la chose la plus importante avec la collection Contodat. »
Bien sûr, la marque, qui assemble ses montres avec des mouvements Sellita, Unitas et ETA à La Chaux-de-Fonds (Eberhard & Co. a également quelques mouvements uniques et brevetés fabriqués en interne), a donné à la Contodat une mise à jour contemporaine en termes de matériaux, de couleurs et de cadrans. Par exemple, le boîtier et le bracelet alternent des finitions satinées et polies. À la mi-mars, M. Peserico n'était pas sûr du nombre de versions qui allaient être produites dans la collection Contodat, mais une chose était certaine : « Le dénominateur commun de ces montres est les détails orange sur le compteur, l'aiguille centrale et le tachymètre. Les Français disent fil rouge (lit. fil rouge, note de la rédaction) pour un thème commun, pour la Contodat, nous disons que nous avons un fil orange. »
Aujourd'hui, Eberhard & Co. fabrique toutes ses montres en Italie, mais elle a des racines italiennes, et à ce jour, environ 40 % de son chiffre d'affaires provient du pays en forme de botte. Les autres marchés importants sont le Japon, la Suisse, l'Allemagne, l'Espagne et le Moyen-Orient.
« Nous vendons environ 16 000 pièces par an. De 2019 à 2023, nous avons presque doublé notre chiffre d'affaires, mais en 2024, nous avons connu un déclin de 7 % », a déclaré M. Peserico, ajoutant que le Chrono 4, le modèle le plus reconnaissable de la marque avec quatre compteurs alignés, reste le best-seller de la marque. Une partie de l'augmentation du chiffre d'affaires provenait d'une augmentation des prix. Mais contrairement aux marques opportunistes qui augmentent les prix bien au-delà de l'inflation, l'augmentation générale était d'environ 12 % en quatre ans. Cependant, la marque a élargi son portefeuille et propose désormais des produits de position plus élevée avec des prix de vente au détail autour de 10 000 CHF. La Contodat se situe cependant au milieu de la gamme principale de la marque, autour de 3 000 à 4 000 CHF.
Malgré le déclin de 2024 et 2025 qui reste un point d'interrogation, Mario Peserico reste serein. « Nous nous rendons à Genève pour Watches & Wonders avec confiance. »
