Cela va presque devenir une habitude. Jean-Marie Schaller, l’un des CEO les plus discrets et abordables de la planète horlogère, va de nouveau devoir enfiler son habit de lumière pour monter sur la scène du théâtre cosmique. Ce 21 septembre, à Genève, l’homme a reçu son troisième Guinness World Records™. Le premier en tant qu’inventeur du chronographe, titre attesté par son Compteur de Tierces, terminé en 1816 et toujours parfaitement fonctionnel. Le deuxième, en tant que pionnier de la haute fréquence, avec la même pièce. Le troisième, aujourd’hui, avec une création inédite : Cosmopolis.
La pièce (unique) de 40 mm rassemble 12 fragments différents de météorites. On pourrait ici évoquer la météorite lunaire Dhofar 461, avec son intérieur tacheté de blanc ; Allende, la roche la plus ancienne du système solaire ; Erg Chech, la plus ancienne roche magmatique connue, issue d'une petite planète disparue ; ou encore Jbilet Winselwan et ses traces d'acides aminés, possiblement les premiers signes de vie dans l’univers. Mais est-ce bien là l’objet ? Probablement pas. Car, comme un chacun sait, un record ne vit que pour être dépassé, vaincu.
Cosmopolis n’est donc pas seulement une montre, c’est un témoin. D’abord, celui de l’art horloger. Comme l’écrivait si justement l’historien Dominique Fléchon dans une formule passée à la postérité, « l’horlogerie est fille de l’astronomie ». La mesure du temps vient de l’observation du passage des astres. C’est ce que vient nous rappeler Cosmopolis, mais pas seulement.
Car cette observation n’a été possible que grâce à l’élaboration d’instruments de haute précision, capables de mesurer des déplacements paradoxaux : excessivement rapides en vitesse absolue dans l’univers, mais presque imperceptibles à vitesse relative, depuis la Terre, avec des yeux humains. Parmi ces instruments figure le Compteur de Tierces de Louis Moinet. Paraphrasons Dominique Fléchon : Cosmopolis est fille du Compteur de Tierces.
Enfin, le record de Cosmopolis sera peut-être un jour battu avec une treizième météorite, mais là n’est pas l’intérêt. L’année prochaine, en avril 2024, cela fera tout juste 20 ans que Jean-Marie Schaller aura créé Les Ateliers Louis Moinet – « seul, chez moi, avec quelques idées et pas beaucoup de moyens », aime-t-il à rappeler à l’occasion. Créer ex nihilo une nouvelle marque 100% indépendante, sur fonds propre, à partir d’un nom qui fut en son temps uniquement connu de quelques rares experts était – et reste – une gageure. Aujourd’hui, Jean-Marie Schaller a réussi son pari. Cosmopolis est le témoin de ces deux premières décennies. Et le premier chapitre des deux suivantes.
