Avouons-le : lorsqu’on exploite avec succès un modèle comme la Speedmaster, créée en 1957, trouver de nouvelles voies pour susciter le désir est un défi. Aussi, lorsqu’Omega a eu l’intuition de jouer sur l’exploration du côté obscur de la Lune, un boulevard créatif s’est ouvert. D’un coup, la montre trouvait le prétexte pour explorer une esthétique radicalement contemporaine, plus ténébreuse et technique. La « Dark Side of the Moon » ouvrait une voie créative inédite. Ainsi, depuis 2018, les collectionneurs d’avant-garde peuvent s’offrir une authentique « Speed », mais résolument contemporaine, une pièce du 21e siècle.
ADN lunaire
Pour cette collection, les designers d’Omega sont quasiment partis d’une feuille blanche. L’option d’une Speedmaster traditionnelle simplement revêtue de PVD noir a été rapidement écartée. La Dark Side of the Moon est plus puissante, massive. Elle fait appel aux technologies d’habillage et de mouvement les plus récentes.
La collection comporte plusieurs axes esthétiques structurants. Le premier, c’est ce cadran gravé au laser. Il reproduit la surface lunaire. Le deuxième, c’est le marquage jaune, qui habille notamment les aiguilles et certains index. Troisième élément : le diamètre. Il est à nouveau de 44,5 mm. La Dark Side of the Moon est une pièce version XL. Enfin, quatrième et dernier élément : le bracelet en caoutchouc perforé, doublé et surpiqué de jaune. Il est lui aussi devenu un marqueur identitaire de la collection.
Premier mouvement Master Chronometer
La nouvelle édition de janvier 2024 reprend l’ensemble de ces attributs. C’est une bonne chose : la continuité esthétique et historique est assurée. Il faut maintenir un fil directeur, un esprit de famille, et Omega s’y emploie. Mais la nouvelle version arrive également avec des innovations significatives.
La première, et de taille, concerne son mouvement. Pour la première fois, la Speedmaster Dark Side of the Moon est équipée d’un calibre Co-Axial Master Chronometer. Il est spécialement décoré pour ce modèle. C’est probablement l’un des mouvements mécaniques les plus fiables à l’heure actuelle. Il est d’ailleurs certifié chronomètre et affiche une résistance totale à tous les champs magnétiques du quotidien. Solide, précis, manufacture : c’est un sans-faute.
Seconde-fusée
Côté cadran, les habitués de la Speedmaster Snoopy trouveront à 9h un nouveau gimmick qu’ils apprécieront. À la place du placide canidé, on y découvre pour la première fois la silhouette de la célèbre fusée Saturn V de la NASA. L’idée géniale d’Omega est d’avoir littéralement suspendu sa fusée dans le vide. Le compteur des secondes est évidé dans toute sa profondeur. La fusée flotte dans l’espace. L’effet est spectaculaire et procure à la pièce une animation permanente et ludique.
Un prix justifié ?
Passant pour la première fois la barre des 15'000 euros, cette Speedmaster Dark Side of the Moon « Apollo 8 » est un produit d’exception. À titre de comparaison les modèles précédents, qui ne sont pas équipés d’un Co-Axial Master Chronometer, ni de la petite seconde fusée, ni de la nouvelle lunette en céramique renforcée, se trouvent actuellement sur le second marché aux alentours de 10'000 euros.
Le nouveau modèle est donc 50% plus onéreux. L’écart est important mais le produit le justifie. Il est à parier que les futures « Dark Side » seront-elles aussi animées d’un Co-Axial Master Chronometer. Cette Appollo 8 étant la première de l’histoire, sa cote devrait rester durablement soutenue.
