3-6-9 ou 6-9-12 ? Chez Audemars Piguet, on aime la table de multiplication de 3 mais, surtout, les doublés de Royal Oak. Car la Manufacture du Brassus, pour ses 150 ans, se montre particulièrement généreuse et ouvre les hostilités dès le premier trimestre avec deux nouvelles Royal Oak Offshore Chronographe.
Le jeu des sept différences sera plus aisé qu’à l’accoutumée. L’une fait 43 mm de diamètre avec cadran, lunette, bracelet et protège-poussoirs verts, et une disposition de compteurs à 3h, 6h et 9h. L’autre mesure 42 mm, est intégralement noire et préfère la disposition 12h, 6h et 9h. Cette variation de présentation du chrono flyback entraîne celle du mouvement qui les anime (Cal. 4401 pour la première, 4404 pour la seconde). D’où la question qui s’impose : pourquoi les présenter ensemble ? La réponse tient en un mot : céramique.

Un long cheminement horloger
Au fil des années, la céramique s’est imposée comme une composante essentielle de la personnalité d’Audemars Piguet. La manufacture l’explore dès 1986 mais « il nous aura fallu dix ans de développement pour qu’elle soit véritablement anoblie et gagne sa place parmi l’acier, le titane et le carbone. La maîtrise de ses possibilités créatives a constitué une étape déterminante, permettant à la marque de repousser les limites de l’exploration des matériaux bien au-delà des attentes », explique Thibaut Le Loarer, responsable recherche de la maison.
La céramique est aujourd’hui inhérente à l’ADN de nombreuses marques. Le Swatch Group possède sa propre entité de production (Comadur) qui fournit les entités du géant biennois, des lunettes Blancpain et Omega en passant par les boîtes Rado, parmi d’autres. LVMH n’est pas en reste avec, en tête de pont, Hublot, sans oublier naturellement le pionnier Chanel avec sa J12.
Un élément clé de l’identité AP
Toutefois, la voie tracée par Audemars Piguet est sensiblement différente. D’abord, la céramique en tant que telle n’est pas l’attrait principal de la montre. Elle n’en est que le matériau. Elle se met au service du propos horloger, elle ne le constitue pas. C’est ici la raison pour laquelle elle est employée pour des Royal Oak Offshore, modèles sportifs par excellence qui exigent une résistance accrue à un usage intensif.

Ensuite, la céramique est envisagée au même titre que l’or, l’acier ou le platine, et doit à cet effet atteindre le même niveau de finition que ces métaux traditionnels. L’exercice est toutefois bien plus ardu. La céramique étant d’une nature très dense, peu réceptive au satiné ou au poli miroir. Audemars Piguet a donc patiemment peaufiné ses terminaisons durant une décennie jusqu’à ce que le résultat soit parfait. On appréciera le résultat obtenu sur les géométries complexes de ces deux références, comme sur la couronne vissée ou, de manière plus spectaculaire, sur l’intégralité du bracelet du modèle noir, avec ses maillons centraux brossés et ses biseaux polis.