Maintenant que vous vivez à Dubai, comment ressentez-vous le salon ?
C’est ma première Dubai Watch Week parce qu’en 2021, j’étais basée aux États-Unis. Mon père était ici avec ma mère et ma sœur. Alors vous savez, on s’est dit que j’allais rester aux États-Unis et qu’ils viendraient ici. Donc c’est ma première Dubai Watch Week et je crois que c’est probablement ma foire horlogère préférée. Il ne s’agit pas seulement de voir des montres et des nouveautés, c’est le niveau d’activités, de forums et de tables rondes qu’il y a ici. C’est très interactif. C’est aussi le salon où j’ai vu le plus de visiteurs internationaux.
Quelle est l’importance de Dubai pour Bovet ?
Notre relation avec la famille Seddiqi est davantage celle d’une amitié. Je crois qu’ils ont été parmi les tout premiers partenaires de mon père lorsqu’il a démarré et cette relation n’a cessé de se développer. Alors du point de vue du marché et des affaires, nous avons aussi grandi, vous savez, maintenant nous avons cinq points de vente dans les Émirats arabes unis : un à Abu Dhabi et quatre à Dubai.

Vous travaillez à plein temps dans l’entreprise depuis trois ans maintenant, tout s’est passé comme vous l’imaginiez ?
Ce que je fais est très différent de ce que fait mon père. Lorsque j’ai commencé, on s’est en quelque sorte partagé les tâches, donc avant c’était lui qui faisait tous les voyages, puis quand je suis arrivée nous avons décidé que je pouvais me charger d’une partie des voyages car il l’avait fait pendant 20 ans. Il aime aussi se focaliser davantage sur les opérations courantes de l’entreprise en Suisse.
Lorsque j’ai commencé en 2020, c’était une sorte d’apprentissage sur le tas, ce qui était sympa. J’ai une licence en droit, alors j’ai demandé à mon père de voir où je pourrais amener de la valeur ajoutée. Parce que si je ne pouvais pas ajouter de la valeur, cela n’aurait pas eu de sens. Je n’allais pas rejoindre l’entreprise juste pour le plaisir, et 2020 c’était en plein Covid. Mon premier voyage pour Bovet était au Mexique et de là, les choses se sont faites naturellement. J’ai continué à voyager, à rencontrer des partenaires et à apprendre.
Cela arrive-t-il que vous ne soyez pas d’accord avec votre père et, si oui, que se passe-t-il ?
Oui, bien sûr, cela arrive, mais c’est quelqu’un qui sait bien écouter. Il ne suit pas toujours mes conseils, mais il écoute. Donc de ce point de vue là, nous n’avons pas beaucoup de différends.

Où voudriez-vous voir Bovet dans les cinq années à venir ?
Évidemment, il y a notre famille, qui est merveilleuse, mais il y a aussi nos montres, nos designs et nos artisans, ainsi que les actifs que nous détenons en tant qu’entreprise en général, comme le château et l’histoire, c’est très complet. Je veux être capable de partager cela avec le reste du monde car tout est très réel, nous ne sommes pas juste en train de raconter une histoire. Je souhaite vraiment tout partager plus largement.
Que préférez-vous dans votre travail ?
J’aime rencontrer des gens dans le monde de l’industrie horlogère, et aussi les collectionneurs. J’adore converser et partager des idées avec eux, écouter ce qu’ils ont à dire car il y a encore beaucoup de choses que j’ignore.
Cette information vous inspire-t-elle pour des idées de futures montres ?
Je ne participe pas encore beaucoup au processus de conception, mais j’espère que ça viendra un jour. Jusqu’ici c’était essentiellement mon père. J’ai donné quelques idées, bien sûr. J’ai aussi beaucoup bougé. J’ai vécu en Espagne, en Suisse, aux États-Unis et au Royaume-Uni. Et depuis que je suis chez Bovet, j’ai énormément voyagé, donc je m’inspire aussi de tous ces endroits, des cultures que j’ai expérimentées, des différents styles et goûts qu’ont les gens, des couleurs, des matières, etc. Nous sommes une marque historique et mon père est un homme classique, mais j’adorerais intégrer des idées plus contemporaines, tout en conservant l’identité et l’ADN de Bovet.