Il ne s’agit pas à proprement parler de ma première montre, rassurez-vous. Vous imaginez un journaliste spécialisé en horlogerie qui attend son 30ème anniversaire pour posséder sa première tocante ? Je sais bien que les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés, mais il y a quand même des limites. Ceci étant dit, il s’agit effectivement de la première fois que je m’achète un garde-temps. L’industrie pourrait se glousser du temps que ça m’a pris, mais je suis très satisfait de ma première acquisition. Comment se présente donc l’expérience d’un journaliste horloger lorsqu’il achète son premier garde-temps ?
La réponse est assez simple : c’est une malédiction ! En côtoyant un nombre important de montres au quotidien, nous tombons amoureux de garde-temps plusieurs fois par mois. « J’adore cette nouvelle nuance de couleur sur le cadran », « j’aime beaucoup le style vintage de cette nouvelle finition » ou encore « ce mouvement est sublime » sont des commentaires que l’on entend régulièrement dans une rédaction d’un média spécialisé en horlogerie. Ajoutez à cela que nous sommes sans cesse en train d’attendre de voir les nouveautés à venir avant de nous décider et, résultat des courses, plusieurs mois voire années s’écoulent ; la monogamie horlogère est donc mise à rude épreuve… La tentation est telle que nous voyons même des journalistes porter plus d’une montre à la fois – après tout, nous disposons de deux poignets. Ceci étant dit, lorsqu’une personne fait une telle chose, les commentaires ne se font pas attendre. Je dois avouer que je faisais partie de ces gens qui jugeaient – mea culpa à ma rédactrice en chef, Suzanne Wong, qui a fait les frais de ma répartie espiègle, parfois tranchante, tel un petit frère qui parle à sa grande sœur, car je sais maintenant ce que ça fait d’avoir envie de porter plusieurs montres à la fois. Il m’arrive parfois de vouloir être une pieuvre, avec huit tentacules, pour porter l’ensemble de mes montres en même temps – et ceci m’éviterait surtout de devoir aller régulièrement au coffre faire les échanges.
Quoiqu’il en soit, la nouvelle venue dans ma collection reflète un choix qui me correspond complètement – les personnes qui me côtoient au quotidien vous diraient la même chose si vous leur demandiez. Il s’agit de la Jaeger-LeCoultre Polaris Date Green. Descendante du célèbre modèle de plongée Memovox Polaris de 1968, la Polaris s’est dotée d’une nouvelle couleur au printemps 2022 – si vous faites le calcul, vous vous rendrez compte que j’ai attendu 1 an avant de passer à l’acte, et ceci pour les raisons évoquées quelques lignes plus haut. Ligne sportive de la Maison, la collection Polaris s’est donc étoffée avec un modèle au cadran laqué au double dégradé partant du kaki pour finir vers le noir, dont les finitions subliment le jeu de lumière et les différentes nuances observables – si vous désirez plus d’informations sur la pièce, n’hésitez pas à regarder notre vidéo.
Le jour où je me suis enfin décidé à sauter le pas, la grande expédition était lancée : accompagné de mon équipe, dont Sophie Furley, directrice éditoriale (alias « ma maman » chez WorldTempus), je me suis rendu de pied ferme à la boutique de Genève, où j’avais rendez-vous. Vous l’aurez compris, l’achat d’une montre est une vraie affaire de famille dans l’industrie ! Accueil chaleureux, service parfait, mon expérience en boutique a été sublimée par l’arrivée éclair de mon garde-temps : averti d’une liste d’attente variant de deux à trois mois, ma Polaris est arrivée au bout de trois jours ! Mes contacts chez la marque ont sûrement joué en ma faveur – en tout cas, c’est ce que j’aime me dire. D’autres employés de la marque étaient d’ailleurs étonnés du fait que j’en avais une en ma possession, étant donné la forte demande pour ce produit.
Toujours est-il que cette Polaris Date Green se trouve à mon poignet à l’heure où j’écris ces lignes et, en tant que premier achat, elle gardera pour toujours une place spéciale dans mon cœur, tout comme les précieux conseils prodigués par Suzanne et Sophie ces dernières années. Long voyage initiatique, la vie est remplie d’un nombre incalculable de premières fois, et je peux désormais en tracer une autre de ma liste. A présent, il ne me reste qu’à mettre le cap sur une nouvelle aventure.