« Et si ? ». Deux mots, quatre lettres, une ponctuation. Ce n’est pas grand-chose. C’est pourtant ce qui fait la différence entre apprécier une montre, et se l’offrir. La limite est fine, surtout lorsque l’on fait expressément la démarche de se rendre en boutique.
Un salon comme les Geneva Watch Days pose un tout autre défi. On n’y voit pas trois montres, mais 300. On ne s’y arrête pas 15 minutes, mais plusieurs jours. Les tentations sont démultipliées, mais pas le budget. Aux côtés des monuments à six chiffres croisés chez Bulgari, De Bethune ou Louis Moinet, il faut donc soit se résigner à rester de marbre par peur de sacrifier un an d’économie, soit, à l’issue du salon, se livrer à un replay sage et mesuré de tout ce que l’on a découvert, en restant dans le strict cadre de ce que l’on peut effectivement s’offrir.
Iconique Avenger
Fixons pour cela une limite arbitraire : 5'000 CHF. C’est peu, ou beaucoup là n’est pas la question : c’est ce qu’il faut pour s’offrir un beau garde-temps Swiss Made. Et la dernière édition des Geneva Watch Days a prouvé que dans cette enveloppe, bien des pièces peuvent se loger, et non des moindres. Chez Breitling, par exemple, il fallait enjamber les nouveautés des 140 ans pour débusquer la nouvelle série d’Avenger, qui commence à 4'600 EUR. La pièce est emblématique de la manufacture, avec ses quatre cavaliers, sa puissance et son histoire. Sur cadran bleu et bracelet type Cordura, difficile de résister.

300 mètres sous l’eau
Hors des airs, dans les profondeurs marines, il faudra parcourir les océans avec Doxa. La maison indépendante, propulsée par son infatigable CEO Jan Edöcs, a dévoilé sa première montre de plongée en version gaucher. Elle se baptise SUB 300T Aristera, « gauche » en grec. Les plongeuses de gaucher sont une curiosité rare en horlogerie – ponctuellement, seul l’Officine Panerai en propose, sur lesquelles les Paneristi se ruent, raison pour laquelle il reste très difficile d’en acquérir. Chez Doxa, il n’y en aura que 300 exemplaires, avec cadran orange et bracelet grain de riz signature de la marque, pour 2'490 EUR. Pourquoi se priver ?

Inusable Aikon
Côté sport-chic, il fallait trouver Maurice Lacroix. L’éternelle Aikon, qui a propulsé la marque à des sommets inespérés mais non moins justifiés, se dévoile en deux versions inédites, les toutes premières en titane. On découvre une Aikon Automatic 42 mm à 2'700 CHF, complétée d’une Aikon Automatic Chronograph 44 mm à 4'150 CHF. Caractéristique ? En plus de ce titane inédit qui rend la montre plus légère que jamais, de nouveaux cadrans punchy et atypiques, avec un sobre gris mais surtout un violet et un jaune pastel rares et singuliers. De quoi sortir des sentiers battus !

Et pour quelques francs de plus...
« Quand on aime, on ne compte pas », dit l’adage. Il faudra donc faire un petit effort supplémentaire pour offrir une Claude Meylan à sa bien-aimée, mais le jeu en vaut la chandelle. Car des nouveautés 100% féminines, il ne s’en est vu que fort peu, bien de pièces des Geneva Watch Days s’affichant comme unisexes. Il faudra ainsi pousser le curseur jusqu’à 6'200 CHF pour profiter de l’art horloger éclectique mais toujours raisonné de Claude Meylan, qui dévoile aujourd’hui une surprenante Ondine. Avec elle, la « montre-bracelet » n’a jamais aussi bien porté son nom. L’artisan maître du squelette offre un surprenant bracelet à larges mailles qui permet, selon modèle, d’y voir de multiples disques de pierres dures ou de nacre. Le résultat est coloré, vif et pétillant, souligné par une esthétique « seventies » dans l’air du temps. Une authentique création comme il ne s’en fait plus beaucoup.
