Les secrets des premières heures de Vacheron Constantin

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Manufacture Vacheron Constantin © Maud Guye Vuillegraveme
L’an prochain, en 2025, Vacheron Constantin fêtera ses 270 ans. L’occasion de revenir sur quelques traits singuliers de ses premières heures, nettement moins connues que ses actualités et collections contemporaines.

Pourquoi 1755 ?

Les dates de naissance de manufactures sont souvent déclarées, rarement vérifiées. Chez Vacheron Constantin, pourquoi 1755 ? S’agit-il du premier atelier, que l’on appelait d’ailleurs à l’époque « cabinet » ? De la première montre ? De la naissance du fondateur ? Rien de tout cela : il s’agit de la date de signature du contrat d’apprentissage entre Jean-Marc Vacheron à son apprenti, Esaïe Jean François Hetier. Le jeune homme va rester cinq ans aux côtés de son maître pour une somme de 1’000 florins, ce qui représenterait aujourd’hui environ 10’000 euros. Ce véritable contrat remonte au 17 septembre 1755, et porte la plus ancienne mention connue du maître horloger fondateur de la dynastie qui donnera, plus tard, naissance à Vacheron Constantin. Jean-Marc Vacheron restera personnellement 30 ans l’établi, cessant son activité professionnelle en 1785, au bénéfice de ses propres enfants. 

Extrait du contrat d'apprentissage auprès de Jean-Marc Vacheron en 1755 © Vacheron Constantin
Extrait du contrat d'apprentissage auprès de Jean-Marc Vacheron en 1755 © Vacheron Constantin

Coup de jeune

Pendant de nombreuses années, la date de naissance officielle de la manufacture Vacheron Constantin n’était pas 1755, mais 1785. Il s’agissait de la date probable de l’instauration de la seconde génération Vacheron à son compte, celle d’Abraham Vacheron. Pourquoi avoir reculé la date d’établissement de la maison de 30 ans, de 1785 à 1755 ? Tout simplement parce que le certificat d’apprentissage que nous venons d’évoquer n’était pas répertorié dans les archives de la maison. Il fut trouvé au gré de recherches contemporaines dans les archives de l’État de Genève. C’est ce document original de 1755 qui a permis de fixer l’année de naissance de la maison.

Le saviez-vous ?

C’est un fait rare : la manufacture genevoise possède toujours la toute première montre fabriquée par Jean-Marc Vacheron. Elle est réalisée elle aussi en 1755. Son boîtier est en argent, mouvement à coq ciselé et à cadran en émail avec remontage par clé. Elle est conservée dans les archives de la manufacture. 

Première montre Vacheron, 1755 © Vacheron Constantin
Première montre Vacheron, 1755 © Vacheron Constantin

Une dynastie familiale

Si, un jour, vous découvrez une montre signée « André Vacheron », ce n’est pas une contrefaçon ! La famille Vacheron s’était installée en nombre à Genève, et chaque membre de la fratrie adoptait sa propre signature. André signait d’un sobre « André Vacheron ». Mais il travaille de temps à autre avec ses frères et signe alors « Vacheron Frères ». On trouve aussi « Vacheron à Genève », de même que « Abraham Vacheron ». Leur cousin Jean-Paul signait « J P Vacheron ». Une famille prolixe ! 

Montre à signature multiple "Vacheron Chossat et Cie" © Vacheron Constantin
Montre à signature multiple "Vacheron Chossat et Cie" © Vacheron Constantin

Des montres à l’alcool

Au début du XIXe siècle, l’empire napoléonien s’étend sur la moitié de l’Europe, mais en a ruiné les nations. La situation économique est désastreuse. En 1812, pour faire entrer des liquidités fraîches dans un bilan vacillant, la maison Vacheron fit commerce...de draps et d’eau-de-vie. En ces temps difficiles, trouver de nouveaux revenus était vital pour que le corps de métier de la maison, l’horlogerie, puisse perdurer.

De Vacheron à Constantin

D’où vient le nom « Constantin » ? En ce début de XIXe siècle, Jacques Barthélémi Vacheron, fils d’Abraham Vacheron, est un infatigable arpenteur de capitales européennes, dans lesquelles il vend les montres qui portent son nom. Mais la tâche est usante et l’homme fatigue. Qui plus est, il doit lui aussi former ses propres enfants à l’établi. Il envisage alors de confier la direction commerciale de l’affaire familiale à l’un de ses amis, qui donnera une envergure considérable à la maison déjà ancienne de trois générations. Son nom : François Constantin. La société Vacheron Constantin est officiellement créée le 1er avril 1819. 

Jacques Bartélémi Vacheron et François Constantin © Vacheron Constantin
Jacques Bartélémi Vacheron et François Constantin © Vacheron Constantin

Un produit d’appel innovant : le bijou

François Constantin va grandement développer l’affaire familiale. Il comprend que pour vendre des montres, encore peu courantes, il faut attirer le client avec un produit d’appel plus répandu : le bijou. L’idée n’est pas de fabriquer ses propres bijoux, mais d’en être revendeur. François Constantin fait donc l’acquisition d’un important stock de bijoux à Paris, pour une valeur de plus de 60’000 Fr. Il lui permet d’amorcer ce commerce parallèle à l’horlogerie, qui lui sera durablement consubstantiel. On trouve ainsi chez les Constantin, estampillés pour l’occasion « Bijouterie de Genève », des colliers, bagues, boucles d’oreilles, etc. Armé de ses bijoux, François Constantin va parcourir l’Europe pour, au final, vendre ses montres. 

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