En surface, Hanhart est spécialiste de la mesure chronométrique. En profondeur, c’est une autre mesure, celle de la sagesse, qui guide le développement de la marque.
Il y a encore un an, on parlait volontiers d’Hanhart comme cette belle marque « confidentielle ». Aujourd’hui, il serait risqué de maintenir ce jugement sans dévoiler sa méconnaissance du sujet. Depuis qu’elle a été relancée il y a plus de 15 ans, la marque créée en 1882 n’a cessé d’articuler son développement autour de ses racines : des chronographes germaniques de précision, fiables, robustes, et démocratiques.
Sous le regard des grands
Hanhart a pour particularité d’avoir été couvée par les plus grands. C’est Philippe Gaydoul, serial entrepreneur, qui a repris la marque en 2010. L’illustre repreneur de Denner (à 26 ans !) a tout de suite vu le potentiel d’Hanhart, une marque qui « dégage de l’émotion », dont l’histoire est lisible et le potentiel avéré.
Pour diriger la maison, c’est Thomas Morf qui est d’abord choisi. L’homme n’est autre que celui qui a lancé Carl F. Bucherer, division horlogère du géant Bucherer. Ensemble, ils définissent la feuille de route d’Hanhart : retour aux racines germaniques, des montres au-dessous de la barre des 3000 CHF, distribution renforcée et communication relancée.

La politique des petits pas
On ne compte plus les relances avortées de marques. Hanhart aurait pu subir le même sort que tant d’autres par l’excès de confiance qui les ont emportées. Car, pour Hanhart, tous les compteurs sont au vert : partenariats multiples (auto, moto), collections pérennes, nouveau CEO (Jan Edöcs), R&D productive (alliage d’acier inédit, le HDSPro), projets de développement international (Amérique du Nord, Russie, Chine), etc.

Pourtant, Hanhart garde son sang froid. La marque évite les pièges les plus classiques des marques ainsi relancées. Le premier est le développement de complications sans lien avec l’histoire de la marque. Pour Jan Edöcs, l’avenir s’appelle chronographe : « Les autres indiquent le temps. Nous, on le mesure ». Hanhart reste donc sur son cœur de métier chronométrique et mise sur la qualité de son acier allemand : « C’est l’essence de notre Made in Germany, qui a une très haute valeur attachée de qualité », souligne le CEO.
Le second piège est l’augmentation annuelle du prix des pièces. C’est là une tentation souvent associée au succès d’une marque. Hanhart s’en tient à l’opposé. Jan Edöcs l’a réaffirmé dès son premier Baselworld en tant que CEO : c’est sous les 3000 CHF qu’Hanhart pourra pleinement s’épanouir. « Nous n’avons pas vocation à entrer en concurrence avec Glashütte ou A. Lange & Söhne, qui ont une trajectoire de prix ascendante. Avec Hanhart, nous misons sur la qualité allemande abordable. Nous pourrions même prochainement baisser le prix de nos chronographes », glisse-t-il aujourd’hui.
Qui plus est, l’augmentation des prix aurait certes généré des revenus à court terme, mais aurait été en contradiction avec les valeurs de la marque – des chronographes de précision pour tous, tels que Wilhelm Julius Hanhart les voulait.
Enfin, troisième piège : les ouvertures de boutiques propriétaires, ces fameux « flagship stores » que l’imaginaire collectif horloger considère comme le Graal d’une marque établie. Et pourtant, à être engagés trop tôt, ces lourds investissements plombent et parfois coulent une marque.
Hanhart, maison de gestionnaires avisés, consolide d’abord sa distribution en se reposant sur les meilleurs experts. Tout en se gardant une marge de manœuvre, comme le confirme Jan Edöcs : « Je ne dis pas que nous ne le ferons jamais, mais pour le moment, nous sommes une marque de niche. Pour nous, la priorité, c’est le marché allemand. Il faut bien comprendre que le plus important, ce n’est pas le nombre de boutiques, mais le nombre de vos pièces que les gens ont au poignet ! ».

Pionnier d’avenir
Pour beaucoup, Hanhart est l’une des rares marques de chronographes à avoir sa propre signature esthétique : la forme d'affichage « bicompaxe » (à deux compteurs), l'agencement asymétrique des poussoirs, le poussoir de remise à zéro de couleur rouge, la lunette tournante cannelée. Ce sont les éléments constitutifs des Pionner, sa collection phare.
Demain, il y a fort à parier qu’Hanhart gagnera ses galons de maisons institutionnelles. Stable, solide, fidèle à ses racines, elle est dotée d’un vrai savoir-faire et d’une esthétique reconnaissable entre mille. Ainsi, sans le vouloir, Hanhart est peut-être en train de faire tomber l’une des plus vieilles croyances populaires horlogères, selon laquelle une grande marque institutionnelle serait par essence compliquée et réservée à une élite.
Sous le regard des grands
Des montres au-dessous de la barre des 3000.- CHF
Pour diriger la maison, c’est Thomas Morf qui est d’abord choisi. L’homme n’est autre que celui qui a lancé Carl F. Bucherer, division horlogère du géant Bucherer. Ensemble, ils définissent la feuille de route d’Hanhart : retour aux racines germaniques, des montres au-dessous de la barre des 3000 CHF, distribution renforcée et communication relancée.

La politique des petits pas
On ne compte plus les relances avortées de marques. Hanhart aurait pu subir le même sort que tant d’autres par l’excès de confiance qui les ont emportées. Car, pour Hanhart, tous les compteurs sont au vert : partenariats multiples (auto, moto), collections pérennes, nouveau CEO (Jan Edöcs), R&D productive (alliage d’acier inédit, le HDSPro), projets de développement international (Amérique du Nord, Russie, Chine), etc.

Pourtant, Hanhart garde son sang froid. La marque évite les pièges les plus classiques des marques ainsi relancées. Le premier est le développement de complications sans lien avec l’histoire de la marque. Pour Jan Edöcs, l’avenir s’appelle chronographe : « Les autres indiquent le temps. Nous, on le mesure ». Hanhart reste donc sur son cœur de métier chronométrique et mise sur la qualité de son acier allemand : « C’est l’essence de notre Made in Germany, qui a une très haute valeur attachée de qualité », souligne le CEO.
Le second piège est l’augmentation annuelle du prix des pièces. C’est là une tentation souvent associée au succès d’une marque. Hanhart s’en tient à l’opposé. Jan Edöcs l’a réaffirmé dès son premier Baselworld en tant que CEO : c’est sous les 3000 CHF qu’Hanhart pourra pleinement s’épanouir. « Nous n’avons pas vocation à entrer en concurrence avec Glashütte ou A. Lange & Söhne, qui ont une trajectoire de prix ascendante. Avec Hanhart, nous misons sur la qualité allemande abordable. Nous pourrions même prochainement baisser le prix de nos chronographes », glisse-t-il aujourd’hui.
Qui plus est, l’augmentation des prix aurait certes généré des revenus à court terme, mais aurait été en contradiction avec les valeurs de la marque – des chronographes de précision pour tous, tels que Wilhelm Julius Hanhart les voulait.
“The most important thing is not the number of boutiques, but the number of watches people are wearing on their wrist!”
Hanhart, maison de gestionnaires avisés, consolide d’abord sa distribution en se reposant sur les meilleurs experts. Tout en se gardant une marge de manœuvre, comme le confirme Jan Edöcs : « Je ne dis pas que nous ne le ferons jamais, mais pour le moment, nous sommes une marque de niche. Pour nous, la priorité, c’est le marché allemand. Il faut bien comprendre que le plus important, ce n’est pas le nombre de boutiques, mais le nombre de vos pièces que les gens ont au poignet ! ».

Pionnier d’avenir
Pour beaucoup, Hanhart est l’une des rares marques de chronographes à avoir sa propre signature esthétique : la forme d'affichage « bicompaxe » (à deux compteurs), l'agencement asymétrique des poussoirs, le poussoir de remise à zéro de couleur rouge, la lunette tournante cannelée. Ce sont les éléments constitutifs des Pionner, sa collection phare.
Demain, il y a fort à parier qu’Hanhart gagnera ses galons de maisons institutionnelles. Stable, solide, fidèle à ses racines, elle est dotée d’un vrai savoir-faire et d’une esthétique reconnaissable entre mille. Ainsi, sans le vouloir, Hanhart est peut-être en train de faire tomber l’une des plus vieilles croyances populaires horlogères, selon laquelle une grande marque institutionnelle serait par essence compliquée et réservée à une élite.