Les collectionneurs le savent (et s’équipent en conséquence de remontoirs) : mieux vaut éviter qu’une montre avec quantième perpétuel – QP de son petit nom – ne s’arrête. Heure, jour, date, semaine, mois, année, phases de Lune : sa mécanique orchestre le calendrier grégorien jusqu’en 2100. Cette année-là, une exception – non-bissextile – au cycle habituel imposera une correction manuelle le 29 février, inexistant dans le calendrier, pour passer au 1ᵉʳ mars. Mais en cas d’arrêt prolongé, faute de remontage, le quantième perpétuel se dérègle, nécessitant des ajustements parfois fastidieux à l’aide de correcteurs et de stylets dédiés. Pour cette raison, la simplicité et l’intuitivité des réglages des QP restent des axes de recherche privilégiés pour les horlogers.
Audemars Piguet franchit un cap
En la matière, Audemars Piguet opère une révolution dans ses modèles à quantième perpétuel avec le calibre 7138. Celui-ci vient remplacer le calibre 5135, lancé en 2019, et doté de correcteurs latéraux pour l’indication de la date, la phase de Lune, le mois, l’année bissextile, le jour et la semaine. C’est dire si le «tout-à-la-couronne» du nouveau calibre 7138 change la donne !

Fruit de cinq années de recherche et développement, ce mouvement, développé par le génie des complications Giulio Papi et par son équipe au sein de la manufacture, s’appuie sur les innovations brevetées liées au modèle RD#2 (en savoir plus sur la Royal Oak RD#2).
Ce nouveau calibre 7138 vient équiper trois nouveaux modèles à quantième perpétuel – une Code 11.59 parée d’or gris et d’un cadran fumé bleu céleste et deux Royal Oak en 41 mm, l’une en Sand Gold et l’autre en acier – tous d’une simplicité d’usage inédite.
À l’occasion du 150ᵉ anniversaire de la marque, ces trois modèles sont également lancés dans une édition limitée à 150 exemplaires. La signature vintage «Audemars Piguet» inspirée des archives historiques, ainsi que des gravures commémoratives sur le fond de la boîte les distinguent.

La complexité au service de la simplicité
La particularité du calibre 7138 ? Son ingénieux système de correction «tout-à-la-couronne». Ce composant, facilement manipulable sans outils par le propriétaire de la montre, permet de réaliser tous les réglages, sur seulement trois positions. Toute la subtilité provient de la position 2 – qui ne se comporte pas de la même façon si la couronne «monte» de la position 1 ou «descend» de la position 3. «Imaginez un ascenseur, qui s’arrêterait au deuxième étage, sur lequel se trouvent deux portes» illustre un représentant de la marque (que nous remercions chaudement pour ses facultés de vulgarisation). «Selon que l’ascenseur vient d’en haut ou d’en bas, ce n’est pas la même porte qui s’ouvre sur le palier». Logique! Par ailleurs, toujours sur cette ingénieuse position 2, la couronne règle des paramètres différents selon qu’elle est tournée en sens horaire ou antihoraire.
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Dans le rôle du Deus ex Machina, une roue d’engrenage complexe, «en forme de galet», explique encore le vulgarisateur-né que nous avons eu la chance de rencontrer, associée à un pignon baladeur. La mécanique sophistiquée du calibre 7138 est protégée par cinq brevets. Résultat: un quantième perpétuel à portée de couronne, aisé à manipuler, et sans risque d’erreur ou d’endommagement du mouvement lors des réglages. Pour davantage de sécurité, une fonction zone de non-correction apparaît en rouge entre 21h et 3h, période où il est déconseillé d’effectuer des réglages.

Une innovation ancrée dans l’histoire d’Audemars Piguet
Audemars Piguet entretient une relation privilégiée avec le quantième perpétuel depuis plus d’un siècle. En 1899, la manufacture présente le calibre ultra-compliqué de la montre de poche Universelle, doté de 19 complications, dont le calendrier perpétuel. En 1955, la marque introduit la première montre-bracelet dotée de l’indication des années bissextiles. Puis, en 1978, en pleine crise du quartz, elle surprend le monde horloger avec le calibre 2120/2800, un mouvement à quantième perpétuel automatique extra-plat. Cette prouesse technique contribue à relancer l’intérêt pour les complications traditionnelles, une spécialisation qu’Audemars Piguet continuera de développer au fil des ans. La manufacture remettra au goût du jour le chronographe squelette (1980), le premier tourbillon automatique (1986), la répétition minutes (1992) ou encore la Grande Complication (1996).
Le nouveau calibre 7138 à quantième perpétuel poursuit cette tradition de la plus belle des façons: en mettant le génie mécanique au service des utilisateurs.