Quel fut votre moment favori de ces Jeux olympiques ?
Le stade entier était vraiment phénoménal. C’était vraiment un super moment de courir devant un tel public. Les précédents Jeux olympiques, à Tokyo, n’avaient ni spectateur ni personne. Quant à Rio, le stade n’était pas plein non plus. À Paris, aussi bien les sessions du matin que du soir étaient complètes. C’est la raison pour laquelle les J.O de Paris occuperont une place à part dans mes souvenirs.
Est-ce que la foule agit véritablement sur votre énergie, lorsque vous êtes dans les starting-blocks ?
Oui, surtout lorsque le volume monte, et que 75 000 personnes hurlent au même moment. Ça me donne un vrai shoot d’adrénaline.
Quel sentiment vous procure une course faite sous le drapeau rouge et blanc de la Suisse ?
C’est vraiment sympa, parce que tout le reste de l’année, nous courons pour nous-mêmes, sous nos propres marques. Et puis tout d’un coup, aux Jeux olympiques ou en championnat, vous courez avec ce petit drapeau suisse sur votre T-shirt. Alors oui, c’est différent, parce que vous êtes représentée en tant que coureuse, mais vous représentez en même temps votre pays, et tout le monde vous regarde pour cela. Pour moi, c’est quelque chose que j’ai toujours beaucoup apprécié et qui me donne un vrai sentiment patriotique.

Vous êtes également alignée sur la course en relais. Qu’est-ce que cela change de courir en équipe ?
C’est vraiment appréciable d’arriver ensemble sur le site, de s’entraîner ensemble, et de concourir ensemble. C’est aussi quelque chose de particulier que d’atteindre ses résultats et de les célébrer en tant qu’équipe. Mais d’un autre côté, si quelque chose ne va pas, c’est toute l’équipe qui peut dérailler, et pas seulement vous-même. Mais dans les bons moments, c’est quelque chose que j’apprécie beaucoup. Par ailleurs, tout l'échauffement et la préparation pour un relais sont différents. C'est d’ailleurs plutôt sympa pour les spectateurs, car il y a toujours quelque chose à voir.
Votre préparation est-elle intense ?
Pour moi, ce dont les gens ne se rendent probablement pas compte, c’est que nous ne nous entraînons pas nécessairement plus. Nous essayons simplement d’être plus efficaces chaque année. Il ne s’agit pas de faire tout le temps « plus ». Parfois, on obtient de meilleurs résultats en faisant « moins ». Nous essayons de trouver l’entraînement parfait, l’intensité parfaite, tout en essayant de ne pas en faire trop. Au final, vous êtes en condition parfaite lorsque vous récupérez suffisamment, et que vous êtes encore capable de courir vite. Ce n'est pas toujours une question de quantité, mais de qualité.
Qu’est-ce que les gens seraient le plus surpris d’apprendre à propos de votre carrière comme sprinteuse professionnelle ?
Que les sprinters ne s’entraînent en réalité pas tant que ça. Nous ne faisons pas beaucoup de tours de piste, ni de courses de 20 ou 30 minutes. Notre entraînement mise beaucoup plus sur l’intensité. Quand vous regardez, sur le papier, ce que nous faisons, ça ne paraît pas énorme. Nous avons peut-être deux courses par jour où nous devons être à 100 %. Donc au final, nous nous entraînons pour 11 secondes maximum, deux fois par jour. Ça n’a rien à voir avec un entraînement pour de longues distances, par exemple.

Nous avons également des courses de survitesse, par exemple, où nous travaillons avec cette machine qui nous tire en avant, de manière à courir plus rapidement que d’habitude. Avant les Championnats du monde en intérieur de 2022, j’ai fait un entraînement spécifique où j’ai couru 3 × 50 m. C’était mon programme, mais j’ai mis quatre jours à m’en remettre, car vous courrez si vite que c’est bien plus impactant pour votre système nerveux que pour votre corps.
Quel est votre prochain objectif ?
Je n’en ai pas spécialement. Je veux juste courir plus vite, être une meilleure personne, pour gagner d’autres médailles. J’ai déjà atteint tellement d’objectifs dans ma carrière, bien plus que je n’aurais pu l’imaginer, où pourrais-je à présent aller ? Si toutes les conditions sont réunies, j’ai vraiment très envie de faire d’autres Jeux olympiques.
Quelle place prennent vos sponsors, comme Hublot ?
Pour moi, c’est très important. Il me faut les bonnes personnes derrière moi, car comme nous l'avons déjà dit, l'athlétisme a beau être un sport individuel, il faut quand même toute une équipe et tout le soutien possible. Je suis vraiment heureuse d'avoir ce partenariat avec Hublot, c'est quelque chose de vraiment important pour moi.

Quelle est la montre que vous portez ?
La nouvelle Classic Fusion 29 mm sertie. Elle est sortie cette année. J’aime beaucoup porter des pièces serties en compétition, alors pour moi cette montre est parfaite. Je portais ce modèle lorsque j’ai gagné ma médaille d’or aux Championnats européens, et je l’ai également portée lors de la finale des Jeux olympiques, alors elle compte beaucoup pour moi. Elle est un petit peu devenue mon porte-bonheur.