Pourquoi la Dubai Watch Week est-elle importante pour Audemars Piguet ?
C’est la seule foire horlogère à laquelle nous participons aujourd’hui, puisque nous ne participons plus, depuis 2019, au SIHH (aujourd’hui connu sous le nom de Watches and Wonders). C’est une foire qu’on est ravis de faire parce que, tout d’abord, nous entretenons des liens très proches avec Dubaï, notamment au travers de la famille Seddiqi, avec laquelle nous sommes complices depuis des années. C’est vraiment une relation de famille.
Puis, Dubaï est un réseau important pour Audemars Piguet en matière de clientèle. C’est un endroit qui rassemble une audience extrêmement informée et passionnée. Elle est dotée d’une influence de pensées orientée vers le futur. Ils sont à la fois attachés à leurs racines, extrêmement sensibles à l’artisanat, mais nous défient en nous proposant de nouvelles choses qui nous pousse à repousser nos limites.
Vous avez récemment reçu l’Aiguille d’or du GPHG. Un tel prix change-t-il quelque chose pour vous ?
Absolument, surtout en interne. C’est une vraie fierté, pour les horlogers qui ont créé ce chef-d’œuvre, de recevoir ce prix de renommé au travers de toute l’industrie. C’est une très belle reconnaissance. Je trouve que c’est un prix qui est intéressant parce qu’il met en avant des montres et des chefs-d’œuvre qui font avancer l’industrie au sens large. Je trouve qu’il est même extrêmement important pour l’intégralité de l’industrie, pour voir ce vers quoi nous nous dirigeons.
Ce que j’aime beaucoup dans le GPHG ces dernières années, c’est la part d’indépendants qui gagnent. Et ce n’est pas simplement une question de victoire, c’est aussi l’avancée de certains savoir-faire, la mixité entre des métiers d’art et des éléments « futuristes ». La réinvention de l’horlogerie, je trouve que c’est ça qui est très important et chouette dans ce prix.

Pour vous, quelle est la vraie force d’Audemars Piguet aujourd’hui ?
Son esprit de famille, extrêmement présent, et puis, son esprit d’indépendance et sa liberté de penser. C’est ce que l’on entend par « Seek Beyond » ; une capacité à être à la fois très attachés à nos racines, aux valeurs familiales, mais aussi à notre savoir-faire.
C’est aussi cette capacité qu’on a à se projeter dans le futur avec une liberté de penser et d’action phénoménale. C’est ce qu’on a illustré au travers de cette fameuse « Invisible Road ». Comment est-ce que l’on arrive à projeter son propre chemin ? Ça nécessite un ancrage, une force de conviction, et puis la capacité de le faire. La chance qu’on a chez Audemars Piguet, c’est que nous sommes entre les mains des familles fondatrices. Nous avons cette indépendance qui nous permet de choisir ce propre chemin et d’assumer nos convictions.
Je voulais parler du rôle des femmes chez Audemars Piguet, même si c'est une question que je déteste car, pour moi, le talent n'a pas de genre. Cependant, c'est vraiment merveilleux de vous voir, ainsi que votre nouvelle CEO Ilaria Resta, au sommet. Comment pouvez-vous promouvoir davantage de femmes à des postes de direction ?
D’abord, je pense qu’on a la chance chez Audemars Piguet d’avoir la légitimité de pouvoir en parler. Les femmes ont toujours fait partie de l’histoire de Audemars Piguet. D’une part au travers des modèles, mais également, et surtout, via des personnages comme Jasmine Audemars, notre Jacqueline Dimier et puis après des collaborations avec, par exemple, Carolina Bucci. On voit bien que les femmes ont eu, et ont encore aujourd’hui, un impact fort en tant qu’individus. Les femmes nous ont poussés à développer la miniaturisation, une légitimité horlogère.
Je pense qu’il y a une volonté des familles fondatrices de présenter les talents de la Manufacture, et au sein de ceux-ci, il y a aussi bien des hommes et des femmes… Si on veut changer les mentalités, il faut que ça parte d’en haut. Ca partait notamment de Jasmine Audemars et on ne peut pas faire plus haut qu’elle !De ce fait, aujourd’hui, nous sommes notamment trois femmes à l’exécutif et on a nommé des femmes patronnes de région.
Si vous pouviez avoir un vœu professionnel auprès d'un génie de la lampe, quels seraient-ils ?
J’aurais adoré voir les deux fondateurs de l’époque. Être une petite souris et voir ce qui se passait à la création de Audemars Piguet. Tout vient de là – l’essence, la raison d’être et j’aurais bien aimé être là à ce moment-là. Je pense qu’il a dû se passer quelque chose de très, très fort pour que ça puisse avoir lieu.