Que s’est-il passé chez Armin Strom durant l’année écoulée ?
Beaucoup de choses. Nous sommes plus nombreux, nous sommes passés de 22 à 35 personnes. La demande – comme pour bien d’autres marques – a vraiment augmenté, donc nous avons dû accroître la production. Depuis 2009, nous avons travaillé pour augmenter le volume, alors nous avons pensé qu’il serait très facile d’engager quelques collaborateurs supplémentaires pour en faire un peu plus, mais nous avons dû complètement restructurer l’entreprise. Si vous voulez grandir, vous devez construire une nouvelle compagnie. Alors nous avons perdu quelques personnes, bien sûr, parce que la nouvelle voie adoptée ne correspondait plus à leur vision de l’horlogerie. Nous avons perdu des collaborateurs, nous avons dû en engager, et c’était un assez gros défi, mais maintenant nous avons une jeune équipe très solide. Nous avons deux nouvelles machines CNC. Nous ne pouvons plus les mettre dans notre usine parce que nous manquons de place, donc nous avons un nouveau lieu à Lengnau où les machines CNC seront installées afin de libérer davantage d’espace pour les ateliers d’horlogerie.
Quels sont vos projets pour les Geneva Watch Days ?
Nous relançons notre tout premier calibre maison pour les Geneva Watch Days, le One Week avec un double barillet. La première fois, nous l’avons utilisé dans une montre ajourée, puis plus tard il a été squeletté, et maintenant nous le relançons parce que nous apprécions toujours ce mouvement. Je suis un adepte des longues réserves de marche. Donc il a toujours une semaine de réserve de marche et il conserve le même nom, mais il est un peu plus sportif. Nous avons essayé de donner une nouvelle identité au mouvement, surtout au niveau de la réserve de marche et du système de remontage, qui est toujours côté cadran.
Quand vous remontez le mouvement sur votre poignet, non seulement vous entendez le bruit, mais vous voyez aussi ce qui se passe, vous voyez les roues à rochet tourner et c’est une animation plutôt sympa. Nous voulions aussi être un peu plus malins avec l’indication de réserve de marche. Le premier calibre avait l’indication de réserve de marche sur l’engrenage différentiel et notre Dual Time Resonance – la Masterpiece One ovale – a la réserve de marche sur un système de cône. Nous avons eu des réactions très positives des collectionneurs parce qu’ils adorent le cône qui monte et descend. Alors nous avons décidé d’intégrer le système de cône dans la One Week. Il s’agissait surtout d’explorer la réserve de marche et de plonger dans le mouvement. C’est aussi la toute première fois que nous avons des aiguilles centrales.
Pouvez-vous nous parler de votre édition Only Watch ?
Le garde-temps Ultimate Sapphire est l’un de nos best-sellers dans la collection Gravity Equal Force et nous en avons fait une version orange, qui a beaucoup attiré l’attention de nos clients, du coup nous avons décidé d’aller de l’avant avec cette idée et d’intégrer toutes les couleurs sur la montre, donc c’est cool. En fait vous devez avoir un ou deux clients à l’esprit quand vous êtes en train de créer une pièce Only Watch. Je crois que c’est ce que font la plupart des marques. Vous savez qu’elle sera vendue en quelques secondes.
Comment l’entreprise a-t-elle changé depuis 2010 et comment l’imaginez-vous en 2030 ?
La principale différence est que nous n’avions pas la Resonance en 2010, elle est arrivée en 2016-2018, et cela a tout changé. Nous étions prêts à inventer de nouvelles choses et cela a transformé l’entreprise. Nous voulons absolument maintenir le niveau des finitions à la main et continuer à nous développer mais sans faire de compromis sur la qualité. Nous ferons toujours des finitions à la main. Nous sommes une marque contemporaine, nous ne sommes pas une petite marque de niche, classique et indépendante qui produit 12 à 50 montres par année. Nous fabriquons 400 pièces par année. Mais l’objectif n’est pas d’atteindre 2'000 ou 3'000 montres, nous aimerions doubler le volume, ou quelque part entre les deux. Au niveau de l’équipe, je crois que 60 à 70 personnes seraient le maximum, autrement nous perdrions l’esprit de la compagnie.
Nous sommes ici au Festival de musique du Gurten avec Armin Strom. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette connexion ?
C’est une occasion d’inviter des clients, la presse, des amis et collègues. Serge (Michel) a investi dans le Festival du Gurten parce que c’est un festival local. Sa famille est motivée par l’art et la passion et ils sont impliqués dans différentes affaires dans la région de Berne. Alors au lieu de voir des investisseurs à Zurich reprendre le festival, où il aurait pu devenir plus axé sur les chiffres que sur le fait d’attirer les meilleurs groupes, la meilleure musique et la meilleure expérience festivalière, Serge voulait conserver l’esprit du festival parce qu’il a grandi en venant ici.